Autoportrait de Vic ORTH

Vic ORTH


Dans un lointain souvenir, mon père m'a confié un ancien appareil photo numérique. J’ai commencé à ce moment là à m’intéresser à la photographie et à tirer des portraits d'ami.e.s et de connaissances, ce qui m'a amenée à en exposer une première série dans les murs de mon lycée en région lyonnaise.


J'ai ensuite quitté ma terre natale pour suivre des études en médiation culturelle à Paris où j’ai poursuivi mon projet photographique autodidacte. Durant les premiers mois dans la capitale, j'ai eu l'occasion de suivre un cours sur le "Nu" qui m'a beaucoup intéressé.


Alors anonyme, j'ai reçu des demandes de la part de marques et j'ai réalisé des photos éditoriales. J'ai très vite réalisé que je ne n'éprouvais pas le plaisir attendu lorsqu'il s'agissait de remplir ce genre de mission.



Rencontre avec Gil Rigoulet

Avec Gil, ancien reporter du journal le monde, photographe et artiste, nous devenons très rapidement complices. Nous commençons par échanger régulièrement puis il me prend sous son aile et me confie quelques tâches pour l'aider dans son activité.

J'ai été son assistante pendant plus de deux ans, parfois encore, je l'accompagne dans ses projets artistiques.



Un pas de plus

J'ai commencé ma série le corps en 2020 avec un boitier argentique et de la pellicule Tri-X 400. Elle met en avant le corps, son expression et sa singularité.


Un miroir dans une main et un boîtier argentique dans l’autre : des autoportraits en lumière naturelle et des développements réalisés entre ma douche et mon lavabo. La série Corps à corps naît d’une ode à la fluidité d’expression de genre.Elle se matérialise par un besoin d’explorer ce spectre.


Mes images mettent en avant des corps ; leur lignes, leur singularité. Intimistes, ces moments de prises de vue m’apparaissent d’abord comme un voyage avec moi-même à la découverte de l’abondance et des possibilités du genre, du soi. Je fais doucement entrer d’autres modèles, des personnes proches dans cette bulle. La série corps à corps s’étoffe depuis 2020 avec d’autres corps que les miens ; je deviens à mon tour le médiateur, le miroir... Les corps se dévoilent, s’allègent, se déshabillent pour se soustraire des regards ou pour leur faire face. La sensation de la peau tente de transcender l’image, comme une caresse à soi-même.


Désormais, je développe moi-même mes films noir et blanc dans la salle de bain de mon studio parisien, méthode archaïque dans la seule pièce totalement noire dont je dispose... puis je les scanne pour les rendre diffusables et archivables.

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